Pierre Magin ne s'appelle pas vraiment comme ça en réalité, mais ce sont les nom et prénom inscrits sur la carte d'identité qu'il a réussi à récupérer. Tout ce qu’il veut, c'est traverser la Manche et se retrouver en Angleterre ; c'est son obsession et il fera tout pour y arriver. Il monte à bord du ferry, non sans appréhension, et navigue en direction de son objectif. À bord, il fait la connaissance d'une étudiante, Petra. Mais la traversée ne va pas se passer comme prévu et les deux "amis" vont faire face à des menaces. Pierre réussira-t-il à atteindre la côte ?
Ce roman noir m'a plutôt bien plu, mais j'ai trouvé une intrigue un peu trop longue et lourde à digérer. L'action n'est pas toujours présente, le suspense est bien là, mais il manque de pep's. Le sujet est très intéressant, et le lecteur se demande du début à la fin si Pierre réussira sa mission. Le personnage de Petra est très appréciable car il nous montre comme on peut devenir proche sans se connaître, tout en vivant des drames communs. J'ai apprécié la relation entre ces deux personnages qui cherchent à se faire confiance mais qui n'y arrivent pas tout à fait.
On comprend vite que la traversée de la Manche ne va pas être si simple pour Pierre, mais finalement, je ne savais pas si j'avais envie qu'il y arrive. Je n'ai pas réussi à m'attacher à ce personnage dont on ne sait pas grand chose, ce côté mystérieux m'a déstabilisée... Pour moi, il n'y a pas assez d'action dans ce huit clos, c'est dommage. Concernant l'intrigue, elle est une bonne base et bonne idée de départ, mais elle n'a pas été suffisamment détaillée pour moi, elle manque de vivacité, on s'ennuie un peu finalement. Et je n'ai pas réussi à tout comprendre, les passages sur le passé de certains de protagonistes n'ont pas réussi à rendre plus clair certaines scènes.
Bref, un roman noir proche du polar qui m'a laissé un goût d'inachevé mais qui a du potentiel. J'adore la couverture, j'aime le style de l'auteur qui prouve qu'il sait manier les mots avec dextérité.
Nos titres
Nos auteurs
Produits dérivés
Rencontres auteurs
Les héros
Club VIP
Qui sommes nous ?
FAQ
Revue de Presse
Contact
Le baron Sylvestre Perodin est attaqué à son domicile orléanais par trois inconnus dont les cagoules imitent des faciès de cochons. Ce magnat était alors avec une prostituée obèse, le spécimen dont il raffole, et une vidéo où on le voit dans le plus simple appareil est postée sur Internet. Son garde du corps est abattu. Pour mener l’enquête, Philippe Grenier, de la DCRI, et le capitaine Thomas Gambert. Mais l’affaire s’avère rapidement bien plus sombre, et nos deux limiers, si différents l’un de l’autre, vont affronter des forces manipulatrices issues à la fois des milieux anarchistes, des mercenaires et des renseignements généraux.
Jérémy Bouquin nous offrait en 2012 cet opus noir et de grande qualité. Dès l’entame, on est pris par la construction soigneuse de l’auteur, sa plume maîtrisée, son art consommé pour les dialogues qui claquent, et les personnages croustillants. Du duo d’enquêteurs, c’est surtout Philippe Grenier qui retient l’attention : âgé, les poumons mités par les cigarettes qu’il s’envoie comme d’autres respirent, vivant à l’état de SDF dans son break transformé en logis de fortune, encore manœuvré par le général Crépin, et au trouble passé de barbouze habitué aux coups de force au nom de la sacrosainte raison d’État. L’intrigue se révèle bien plus riche et glauque que ne le laisse présumer l’entame et le résumé : si nos trois petits cochons – surnom donné aux malfaiteurs qui vont également braquer un casino – peuvent de prime abord faire sourire voire rire, l’investigation mettra en lumière le revers peu reluisant de la république, des magouilles politiques aux emplois réservés aux nervis censés servir la cause de la nation, en passant par des exécutions – pardon, des neutralisations – afin de taire certains secrets trop sulfureux. Jérémy Bouquin noue des liens avec d’autres de ses œuvres, comme Le Printemps des barges ou Le Nègre du flic où l’on retrouve Remy Martingon, journaliste qui apparaît dans cette histoire. Le final, loin d’être convenu, se montre aussi noir que l’ensemble du livre, avec quelques rebondissements bien sentis et l’envie d’applaudir l’ensemble de ce roman où l’écrivain Jérémy Bouquin se distingue avec lard et la manière.
Un ouvrage fort et prenant, dont le titre n’est pas sans rappeler les meilleurs jeux de mots de la série du Poulpe. Si l’ensemble est de la pure fiction, impossible de ne pas penser à l’affaire Pierre Goldman, ou à la société militaire privée Academi, anciennement « Blackwater », quand est ici mentionnée l’entreprise de mercenariat « Eau trouble ». Mais bien évidemment, toute ressemblance avec des personnes existantes ou ayant existé serait purement fortuite…