William Carvault n’est plus détective privé. Il travaille désormais dans l’immobilier à Bourges, et c’est par un simple concours de circonstances qu’il en vient à mener l’enquête sur un tueur en série assez particulier. Ce dernier séduit ses proies, toutes des femmes au même type physique, en les appâtant sur des sites de rencontres avant de leur mutiler le bras. Saura-t-il comprendre avant la police qui est ce monstre et arrêter son périple funèbre ?
Voici le deuxième opus de la série consacrée à William Carvault, et l’on retrouve ici tout ce qui fait le charme et la réussite de la plume de Luc Fori. Le récit est alerte, sans temps mort, et l’auteur nous donne à voir une ville ainsi qu’une région qu’il apprécie énormément. L’humour est omniprésent, dans les situations comme dans les répliques, et on se régale de nombreux passages, depuis cette fable imaginée par l’écrivain à propos d’un sourcier aux multiples accrochages verbaux avec la maréchaussée locale en passant des jeux de mots jouissifs. Il y a d’ailleurs dans la prose de Luc Fori une évidente musicalité, probablement due à sa facette de musicien. Parallèlement, l’aspect policier est travaillé et l’intrigue s’avère efficace, avec un assassin retors, adepte d’Adolf Hitler et des sombres chasses menées sur Internet. Au-delà du polar et des moments de franche rigolade, c’est aussi un portrait au vitriol des relations purement numériques, trompeuses et traîtresses, exploitant la naïveté des uns et des unes tout en permettant à des prédateurs d’un genre nouveau de se faire les crocs sur eux.
Un roman efficace, bien mené, où le cocasse côtoie les ténèbres. Un immense merci à Luc Fori de nous avoir offert un tel cadeau.
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Le baron Sylvestre Perodin est attaqué à son domicile orléanais par trois inconnus dont les cagoules imitent des faciès de cochons. Ce magnat était alors avec une prostituée obèse, le spécimen dont il raffole, et une vidéo où on le voit dans le plus simple appareil est postée sur Internet. Son garde du corps est abattu. Pour mener l’enquête, Philippe Grenier, de la DCRI, et le capitaine Thomas Gambert. Mais l’affaire s’avère rapidement bien plus sombre, et nos deux limiers, si différents l’un de l’autre, vont affronter des forces manipulatrices issues à la fois des milieux anarchistes, des mercenaires et des renseignements généraux.
Jérémy Bouquin nous offrait en 2012 cet opus noir et de grande qualité. Dès l’entame, on est pris par la construction soigneuse de l’auteur, sa plume maîtrisée, son art consommé pour les dialogues qui claquent, et les personnages croustillants. Du duo d’enquêteurs, c’est surtout Philippe Grenier qui retient l’attention : âgé, les poumons mités par les cigarettes qu’il s’envoie comme d’autres respirent, vivant à l’état de SDF dans son break transformé en logis de fortune, encore manœuvré par le général Crépin, et au trouble passé de barbouze habitué aux coups de force au nom de la sacrosainte raison d’État. L’intrigue se révèle bien plus riche et glauque que ne le laisse présumer l’entame et le résumé : si nos trois petits cochons – surnom donné aux malfaiteurs qui vont également braquer un casino – peuvent de prime abord faire sourire voire rire, l’investigation mettra en lumière le revers peu reluisant de la république, des magouilles politiques aux emplois réservés aux nervis censés servir la cause de la nation, en passant par des exécutions – pardon, des neutralisations – afin de taire certains secrets trop sulfureux. Jérémy Bouquin noue des liens avec d’autres de ses œuvres, comme Le Printemps des barges ou Le Nègre du flic où l’on retrouve Remy Martingon, journaliste qui apparaît dans cette histoire. Le final, loin d’être convenu, se montre aussi noir que l’ensemble du livre, avec quelques rebondissements bien sentis et l’envie d’applaudir l’ensemble de ce roman où l’écrivain Jérémy Bouquin se distingue avec lard et la manière.
Un ouvrage fort et prenant, dont le titre n’est pas sans rappeler les meilleurs jeux de mots de la série du Poulpe. Si l’ensemble est de la pure fiction, impossible de ne pas penser à l’affaire Pierre Goldman, ou à la société militaire privée Academi, anciennement « Blackwater », quand est ici mentionnée l’entreprise de mercenariat « Eau trouble ». Mais bien évidemment, toute ressemblance avec des personnes existantes ou ayant existé serait purement fortuite…