Un bon policier, on peut même le qualifier de sulfureux. C’est le terme le plus approprié, puisque Satan a le premier rôle dans cette histoire
De nos jours, le Lieutenant Antonio Alonzo doit enquêter sur une série de crimes, tous plus horribles les uns que les autres, victimes égorgées, crucifiées, avec des symboles ésotériques gravés sur leur torse, la scène du crime baignant dans une odeur de soufre.
Puis vient l’affaire de Laurie, une jeune fille de 14 ans, qui se retrouve enceinte tout en étant vierge, les experts médicaux sont formels. N’est-ce-pas un « remake » de ce qui est arrivé à la Vierge Marie. Le Malin serait-il sorti de sa tanière pour frapper ?
L’église s’inquiète de cette montée de violence, surtout que des faits similaires commencent à apparaitre dans d’autres pays et dépêche le prêtre Pierre Casonova (mon Dieu !!!) auprès de notre enquêteur Antonio pour l’aider à y voir clair dans cette folie.
En alternance, on suit le parcours, à travers les siècles, d’un manuscrit qui fascine autant qu’il n’effraie : le « Cantus Deorum Mali » en quelque sorte la parole du diable, une antithèse, une anti-bible qu’il faut isoler à tout prix de mains indélicates sans toutefois le détruire, ce qui déclencherait l’Apocalypse.
Je dois dire, moi qui ne suis pas croyant, j’ai pris plaisir à la lecture de ce livre. Jean Vigne sait nous captiver par ce récit à travers son héros, le Lieutenant Alonzo qui ne croit pas trop à toutes ces « bondieuseries » et essaie de trouver une solution rationnelle à cette énigme. On peut même parler de portée philosophique, car ce roman nous interroge sur la foi en général, ses dérives, ses excès. Si vous voulez savoir le fin mot de cette histoire, je vous engage à méditer sur la pensée suivante : « Le bien et le mal ne forment-ils pas les deux pôles d’un aimant ? À la fois opposées mais dont l’attirance est indiscutable. L’un ne peut exister sans l’autre. Si l’un meurt, l’autre n’a plus de raison d’être ». Là est la clé du mystère !!!!
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Le baron Sylvestre Perodin est attaqué à son domicile orléanais par trois inconnus dont les cagoules imitent des faciès de cochons. Ce magnat était alors avec une prostituée obèse, le spécimen dont il raffole, et une vidéo où on le voit dans le plus simple appareil est postée sur Internet. Son garde du corps est abattu. Pour mener l’enquête, Philippe Grenier, de la DCRI, et le capitaine Thomas Gambert. Mais l’affaire s’avère rapidement bien plus sombre, et nos deux limiers, si différents l’un de l’autre, vont affronter des forces manipulatrices issues à la fois des milieux anarchistes, des mercenaires et des renseignements généraux.
Jérémy Bouquin nous offrait en 2012 cet opus noir et de grande qualité. Dès l’entame, on est pris par la construction soigneuse de l’auteur, sa plume maîtrisée, son art consommé pour les dialogues qui claquent, et les personnages croustillants. Du duo d’enquêteurs, c’est surtout Philippe Grenier qui retient l’attention : âgé, les poumons mités par les cigarettes qu’il s’envoie comme d’autres respirent, vivant à l’état de SDF dans son break transformé en logis de fortune, encore manœuvré par le général Crépin, et au trouble passé de barbouze habitué aux coups de force au nom de la sacrosainte raison d’État. L’intrigue se révèle bien plus riche et glauque que ne le laisse présumer l’entame et le résumé : si nos trois petits cochons – surnom donné aux malfaiteurs qui vont également braquer un casino – peuvent de prime abord faire sourire voire rire, l’investigation mettra en lumière le revers peu reluisant de la république, des magouilles politiques aux emplois réservés aux nervis censés servir la cause de la nation, en passant par des exécutions – pardon, des neutralisations – afin de taire certains secrets trop sulfureux. Jérémy Bouquin noue des liens avec d’autres de ses œuvres, comme Le Printemps des barges ou Le Nègre du flic où l’on retrouve Remy Martingon, journaliste qui apparaît dans cette histoire. Le final, loin d’être convenu, se montre aussi noir que l’ensemble du livre, avec quelques rebondissements bien sentis et l’envie d’applaudir l’ensemble de ce roman où l’écrivain Jérémy Bouquin se distingue avec lard et la manière.
Un ouvrage fort et prenant, dont le titre n’est pas sans rappeler les meilleurs jeux de mots de la série du Poulpe. Si l’ensemble est de la pure fiction, impossible de ne pas penser à l’affaire Pierre Goldman, ou à la société militaire privée Academi, anciennement « Blackwater », quand est ici mentionnée l’entreprise de mercenariat « Eau trouble ». Mais bien évidemment, toute ressemblance avec des personnes existantes ou ayant existé serait purement fortuite…