Mi-viking, mi-trappeur, Adrien Magadur a été écarté des Stups du 36 pour avoir un peu trop tapé dans les « trophées » de la Brigade. Depuis, il ne cesse de torpiller son énergie débordante et de combler son mal-être à coups de Jack Daniel’s. Mais qu’on se rassure, il encaisse.
Sa coéquipière, au sein de l’agence de recherches privées où il a atterri, le décrit comme un viveur usé, marqué par les stigmates d’une vie excessive malgré ses iris turquoise comme les lagons des tropiques, un reste d’enfance dans son visage fatigué. Un grand gaillard presque séduisant en dépit de son air délabré, pour un homme dans la force de l’âge. En manteau de cuir élimé ou en tenue de motard Robocop, il a du style, tout de même, une sorte de classe rustique, un peu sauvage.
Une vraie tête brûlée, un rebelle détaché de tout sauf de l’amitié, sans cesse en équilibre au bord d’une nébuleuse orbite. Doué d’une intuition fantasque mais diablement efficace, volontiers bretteur, il n’hésite pas à payer de sa personne au cours de ses enquêtes et parvient la plupart du temps à dénouer les pelotes les plus alambiquées. Surtout avec l’aide de son ex-binôme, le prude Sofien Yabrir, toujours flic, lui. Son âme-frère, son pendant, son opposé.
Breton, à l’origine, mais accro à l’oxyde de carbone et aux lieux les plus glauques de la capitale, Magadur se prend pour un Casanova irrésistible, un don Juan au cœur de granit. Pourtant, tout le monde sait bien que les petites femmes de Paris sont plus attirées par sa carte bleue que par sa carrure, et qu’il tombe dans le panneau fleur bleue plus souvent qu’à son tour. Peu importe, le tout est d’y croire…