« Un suspense à la Chabrol », ai-je lu quelque part. Et, ma lecture achevée, je dois convenir que ce jugement est parfaitement fondé. Sur le plan de l’atmosphère, c’est tout-à-fait ça. On s’attache immédiatement à cet homme simple, banal, mais que la vie n’a pas épargné et qui est embarqué dans une croisade qui doit solder toutes ses amertumes et toutes les meurtrissures que le destin lui a infligées. L’intérêt de ce récit réside principalement  dans sa construction qui fait alterner plusieurs parcours parallèles mais qui finissent quand-même par se croiser : celui du héros, celui du policier qui est sur ses traces et celui des victimes. L’écriture et simple mais soignée et, alliée à un suspense bien entretenu, elle contribue à rendre ce récit attrayant. Le dénouement est moral et m’a parfaitement convenu. J’ai dévoré ce polar auquel je n’avais de cesse de revenir chaque fois que les contingences extérieures interrompaient ma lecture. Je conseille vivement ce roman à celles et ceux qui aiment les polars au sens classique du terme d’où sont exclus le gore, le trash et une certaine forme de complaisance avec la violence mais dans lesquels le suspense est prenant.

La lézarde du hibou, de Denis Julin, éditions Pavillon noir, 2018, 287 pages, 14 €