Quel terrain propice pour l’énigme policière que la Grande Histoire, cabales, fourberies, meurtres jalonnent de faits sordides les siècles. La Royauté fut particulièrement fertile. Luc Portier et Henri Bontemps nous proposent de revenir sur le mystère lié à la mort d’Agnès Sorel.
Remémorons-nous le contexte, Nous sommes sous le règne de Charles VII marié très jeune (9 ans) à Marie d’Anjou, il est intronisé en 1422 en pleine guerre de cent ans contre les anglais. Il poursuivra l’œuvre de son père Charles VI qui a redressé la situation du Royaume Franc. On le nommera le « bien servi » car il sera bien entouré, de tempérament assez faible (il tarde parfois à prendre les décisions), il sera épaulé par sa belle-mère Yolande d’Aragon puis saura s’entourer de gens de confiance Jacques Cœur « le Grand Argentier » qui financera ses campagnes contre l’ennemi anglais et par Dunois (Jean d’Orléans Comte de Dunois) ex-compagnon d’armes de Jeanne d’Arc à la tête des armées et quelques autres. De mœurs assez libres, il s’entichera de la belle Agnès Sorel qui deviendra sa maîtresse mais aussi sa confidente et référente.
Notre roman commence en 1449 Guillaume Gouffier, que le Roi a chargé de la surveillance de Dame Agnès, a intercepté un courrier émanant (si c’est un vrai) du Dauphin (le futur Louis XI) qui veut ourdir un complot contre le monarque, son père. Agnès, enceinte de 7 mois, prend tout de suite la décision de se rendre de son château de Loches à Jumièges ou Charles VII guerroie contre les anglais pour le prévenir. Mais Guillaume, son garde du corps, pressent que la missive pourrait être un leurre pour faire sortir Dame Agnès et attenter à sa
vie. Justement le convoi subit une embuscade dans l’Eure que la garde renforcée réussira à déjouer.
Peu de temps après son arrivée, Agnès prise de douleurs accouche prématurément. Elle se remet mal et souffre de fièvre, les médecins diagnostiquent une fièvre puerpérale assez fréquente à cette époque. La santé d’Agnès semble s’améliorer, mais tout d’un coup décline et elle succombe, finalement, de flux de ventre. Mort naturelle, empoisonnement ? Cette seconde hypothèse semble la plus plausible.
En tout cas, telle est la conclusion rendue en 2005 par le docteur Philippe Chabrier et son équipe, après exhumation et examen des restes de l’éblouissante maîtresse du roi Charles VII qui révèle avec une quasi-certitude un empoisonnement au mercure. Même si ce dernier était utilisé en médecine à des doses infinitésimales qui ne correspondent nullement aux résultats de l’analyse.
De ce constat, nos auteurs partent en quête de la vérité. Quelles sont les raisons et les auteurs de cet assassinat ?
En résulte une énigme passionnante à suivre, très bien expliquée qui nous permet de redécouvrir un pan de notre histoire.
Merci Pavillon Noir de m’avoir replongé dans cette énigme.
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Le baron Sylvestre Perodin est attaqué à son domicile orléanais par trois inconnus dont les cagoules imitent des faciès de cochons. Ce magnat était alors avec une prostituée obèse, le spécimen dont il raffole, et une vidéo où on le voit dans le plus simple appareil est postée sur Internet. Son garde du corps est abattu. Pour mener l’enquête, Philippe Grenier, de la DCRI, et le capitaine Thomas Gambert. Mais l’affaire s’avère rapidement bien plus sombre, et nos deux limiers, si différents l’un de l’autre, vont affronter des forces manipulatrices issues à la fois des milieux anarchistes, des mercenaires et des renseignements généraux.
Jérémy Bouquin nous offrait en 2012 cet opus noir et de grande qualité. Dès l’entame, on est pris par la construction soigneuse de l’auteur, sa plume maîtrisée, son art consommé pour les dialogues qui claquent, et les personnages croustillants. Du duo d’enquêteurs, c’est surtout Philippe Grenier qui retient l’attention : âgé, les poumons mités par les cigarettes qu’il s’envoie comme d’autres respirent, vivant à l’état de SDF dans son break transformé en logis de fortune, encore manœuvré par le général Crépin, et au trouble passé de barbouze habitué aux coups de force au nom de la sacrosainte raison d’État. L’intrigue se révèle bien plus riche et glauque que ne le laisse présumer l’entame et le résumé : si nos trois petits cochons – surnom donné aux malfaiteurs qui vont également braquer un casino – peuvent de prime abord faire sourire voire rire, l’investigation mettra en lumière le revers peu reluisant de la république, des magouilles politiques aux emplois réservés aux nervis censés servir la cause de la nation, en passant par des exécutions – pardon, des neutralisations – afin de taire certains secrets trop sulfureux. Jérémy Bouquin noue des liens avec d’autres de ses œuvres, comme Le Printemps des barges ou Le Nègre du flic où l’on retrouve Remy Martingon, journaliste qui apparaît dans cette histoire. Le final, loin d’être convenu, se montre aussi noir que l’ensemble du livre, avec quelques rebondissements bien sentis et l’envie d’applaudir l’ensemble de ce roman où l’écrivain Jérémy Bouquin se distingue avec lard et la manière.
Un ouvrage fort et prenant, dont le titre n’est pas sans rappeler les meilleurs jeux de mots de la série du Poulpe. Si l’ensemble est de la pure fiction, impossible de ne pas penser à l’affaire Pierre Goldman, ou à la société militaire privée Academi, anciennement « Blackwater », quand est ici mentionnée l’entreprise de mercenariat « Eau trouble ». Mais bien évidemment, toute ressemblance avec des personnes existantes ou ayant existé serait purement fortuite…